Plus de 60 biographies pour se
familiariser avec les origines de la décroissance. Des stoïciens et des
cyniques à Huxley ou Orwell, en passant par Kropotkine, Giono, Ivan
Illich, Nicholas Georgescu-Roegen, etc. L’étude des « précurseurs de la décroissance » prouve que
la vision que recouvre ce slogan provocateur est ancienne, profonde et
diversifiée, et que ce sont bel et bien la croissance et ses serviteurs
zélés qui constituent une parenthèse dans l’histoire de l’humanité et de
la pensée. L’économiste et anthropologue Serge
Latouche, l’un des premiers et principaux théoriciens de la décroissance
aujourd’hui, revient de manière claire et érudite sur les courants
d’idées, les intellectuels et les activistes politiques qui ont
influencé sa réflexion. La décroissance n’a pas la prétention de
chercher à construire de toutes pièces une vision entièrement nouvelle
de l’organisation de la vie sur terre. Elle vise plutôt à mettre en
lumière ce qu’il peut y avoir de convergent entre des approches
développées en tout temps, en tous lieux et dans tous les domaines, mais
qui ont pour caractéristique commune d’avoir été ignorées ou
discréditées a priori par les discours modernes de la productivité, de
l’efficacité, de la croissance et du profit. La décroissance désigne en premier lieu
la rupture avec l’occidentalisation du monde. Elle entraîne donc la
réouverture de l’histoire au fond commun universel qu’on appelait
traditionnellement « sagesse ». En revenant sur le stoïcisme,
l’épicurisme, le cynisme, le taoïsme, le bouddhisme zen, les traditions
indienne, africaine, amérindienne et bien d’autres, il s’agit d’abord,
explique Latouche, de rappeler que l’humanité, par sa connaissance
séculaire de l’homme et de ses passions, n’a pas attendu la démesure
extrême de notre époque pour penser la mesure et les conditions de la
vie bonne. Les précurseurs modernes, quant à eux,
développent une critique de la croissance de l’intérieur. Celle-ci
s’articule d’abord autour de la lutte contre les méfaits sociaux et
politiques de la révolution industrielle, exprimée par des socialistes «
utopiques » comme Morris, Fourier, Owen…, ou des anarchistes comme
Proudhon, Bakounine, Kropotkine… Plus proches de nous, ceux qui, à
partir des années 1950, ont vécu l’essor de la société de consommation,
l’emprise croissante de la technique et l’aliénation productiviste ont
été, dans une large mesure, les fondateurs de l’écologie politique :
Ivan Illich, Cornelius Castoriadis, André Gorz, Jacques Ellul, Bernard
Charbonneau, François Partant, Nicholas Georgescu-Roegen, etc. Enfin,
l’ouvrage se penche sur toute une pléiade de quasi-contemporains moins
connus (Murray Bookchin, Barry Commoner, Alex Langer…) ou auxquels on ne
pense pas parce qu’ils étaient avant tout des écrivains (Léon Tolstoi,
Jean Giono, Aldous Huxley ou René Barjavel…).
Editeur | |
Éditeur | Le Passager Clandestin |
Auteurs | |
Auteur | Serge Latouche |
Caractéristiques | |
Date parution | mai 2016 |
Pagination | 300 pages |
Les précurseurs de la décroissance. Une anthologie
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