« Les hommes ont créé une planète nouvelle : la planète de la misère et du malheur des corps. Ils ont déserté la terre. Ils ne veulent plus ni fruits, ni blé, ni liberté, ni joie. Ils ne veulent plus que ce qu’ils inventent et fabriquent eux-mêmes. » (Giono, 1937)
Les essais de Jean Giono (Lettre au paysan sur la pauvreté et la paix, 1938 ; Les vraies richesses, 1938 ; Triomphe de la vie, 1942 ; Le poids du ciel, 1943…) – dont on lira ici de nombreux extraits – ne sont guère connus. Il s’y déploie une vision d’un « monde paysan », rempart contre la démesure industrielle et technicienne, où le travail n’est pas l’envers de la vie ni l’économie l’autre nom de la guerre, et qui ouvre à une humanité possédée par l’argent la possibilité de se réapproprier ses savoir-faire en même temps que la joie de vivre. Les essais de Giono sont ancrés dans un rejet des nationalismes et des visées impérialistes de tout poil, du productivisme et des logiques spéculatives, du militarisme et des formes modernes de domination et d’exploitation de l’homme.
Sans chercher à masquer les oppositions de cette pensée avec le mouvement des objecteurs de croissance, Édouard Schaelchli met en lumière les affinités profondes entre la « révolution d’hommes » voulue par Giono et la vision du monde incarnée par les luttes du Larzac naguère, de Notre-Dame-des-Landes aujourd’hui.
Editeur | |
Éditeur | Le Passager Clandestin |
Auteurs | |
Auteur | Édouard Schaelchli et Jean Giono |
Caractéristiques | |
Date parution | 20 octobre 2013 |
Format | 110x170mm |
Pagination | 96 pages |
Jean Giono pour une révolution à hauteur d’hommes
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